Tout savoir sur les acrotères de toiture / terrasse
Vous envisagez de construire une toiture-terrasse ou un toit plat ? Alors, vous ne pourrez pas faire l’impasse sur l’installation d’un acrotère. Cet élément architectural essentiel assure l’étanchéité et la sécurité de votre toiture. Dans cet article complet, nous allons tout vous expliquer sur les acrotères : leur définition, leur rôle, les différents types, la réglementation à respecter, les étapes de construction, les coûts ainsi que leur entretien. Suivez-nous, vous saurez tout sur ce composant indispensable des toitures plates !
En bref
Un acrotère est un petit muret maçonné qui entoure le pourtour d’une toiture-terrasse ou d’un toit plat. Son rôle primordial est d’assurer l’étanchéité de la toiture en permettant le relevé vertical de la membrane d’étanchéité. De plus, il participe à la sécurité en formant une première barrière contre les chutes depuis le toit.
Qu’est-ce qu’un acrotère ?
Dans l’architecture antique grecque et romaine, le terme « acrotère » désignait un petit socle ou piédestal servant de support aux ornements décoratifs (statues, vases, etc.) placés au sommet des frontons. De nos jours, un acrotère est un muret plein en maçonnerie qui entoure le pourtour d’une toiture-terrasse ou d’un toit plat. Il prolonge verticalement le mur de façade au-dessus du niveau de la toiture afin de permettre le relevé d’étanchéité. On l’appelle aussi parfois « parapet » ou « mur besquaire ».
Pourquoi installer un acrotère ?
L’installation d’un acrotère sur une toiture-terrasse ou un toit plat est indispensable pour plusieurs raisons. Tout d’abord, sa fonction première est d’assurer l’étanchéité de la toiture. En effet, le relevé vertical de la membrane d’étanchéité sur la face intérieure de l’acrotère permet d’éviter les infiltrations d’eau au niveau du raccord toiture/façade. De plus, l’acrotère participe à l’isolation thermique en prolongeant l’isolation des murs sur la toiture. D’un point de vue sécuritaire, bien qu’il ne remplace pas un garde-corps aux normes, l’acrotère forme une première barrière contre les chutes depuis le toit, que celui-ci soit accessible ou non. Enfin, d’un point de vue esthétique, il permet de dissimuler certains éléments techniques tout en donnant un aspect soigné à la toiture.
Au-delà de ces fonctions principales, l’acrotère offre d’autres avantages non négligeables. Il évite la formation d’angles vifs au raccord toiture/façade, ce qui prolonge la durée de vie des enduits et revêtements. De plus, il permet de fixer des garde-corps ou des consoles qui faciliteront l’entretien ultérieur de la façade (nettoyage des vitres, peinture, etc.) sans avoir à monter d’échafaudages depuis le sol.
Les différents types d’acrotères
Il existe différents types d’acrotères, que l’on peut classer selon plusieurs critères :
- Selon la hauteur :
- Acrotère bas : entre 15 et 30 cm de hauteur au-dessus de la protection d’étanchéité
- Acrotère haut : supérieur à 30 cm de hauteur
- Selon les matériaux :
- Acrotère en béton armé coulé sur place
- Acrotère en maçonnerie d’agglomérés de béton creux ou pleins
- Acrotère en briques
- Acrotère métallique (acier, aluminium, etc.)
- Selon la finition :
- Acrotère enduit
- Acrotère avec parement en pierre, brique, etc.
- Acrotère métallique laqué
Le choix du type d’acrotère dépendra de plusieurs facteurs : le type de toiture, les contraintes techniques et réglementaires, le budget, ainsi que les préférences esthétiques.
Acrotère : normes et réglementations
La construction d’un acrotère doit respecter certaines normes et réglementations, notamment :
- Le DTU 20.12 (Norme NF P 84-204) qui régit les travaux d’étanchéité des toitures avec éléments porteurs en maçonnerie
- Le DTU 43.1 (Norme NF P 63-201) pour les travaux d’étanchéité des toitures-terrasses avec revêtement d’étanchéité
- La norme NF P 01-012 qui définit les règles de sécurité relatives aux garde-corps et rampes d’escalier
- Le Code du Travail et les normes OPPBTP pour les acrotères servant d’accroche pour les équipements de protection individuelle (EPI) lors des travaux en hauteur
Ces différents textes réglementaires fixent notamment les hauteurs minimales des acrotères selon leur usage (toiture accessible ou non, présence d’un garde-corps, etc.), les charges à prendre en compte, les dispositions constructives pour assurer l’étanchéité, etc.
Comment construire un acrotère ?
La construction d’un acrotère fait intervenir différents corps de métier : maçons, couvreurs, étancheurs. Voici les principales étapes :
- Préparation du support : le support (dalle de béton, poutrelles, etc.) doit être lisse, propre et résistant
- Traçage et implantation de l’acrotère selon les plans
- Élévation de la maçonnerie de l’acrotère (béton armé, agglos, briques, etc.) avec réservations pour les ancrages du garde-corps si nécessaire
- Mise en place de l’isolation thermique par l’intérieur si prévu
- Réalisation de l’enduit ou du parement de finition extérieur
- Mise en œuvre de l’étanchéité (voir partie suivante)
- Fixation du garde-corps si prévu
Étanchéité de l’acrotère
L’étanchéité de l’acrotère est une étape cruciale qui conditionne la pérennité de votre toiture. Deux techniques sont principalement utilisées :
- La bande de solin : il s’agit d’une bande métallique (plomb, zinc, aluminium, etc.) pliée en L qui vient s’insérer dans une rainure réalisée dans la maçonnerie. La partie verticale remonte sur l’acrotère tandis que la partie horizontale se soude à la membrane d’étanchéité de la toiture.
- La couvertine : c’est un profilé métallique (aluminium généralement) qui vient recouvrir le haut de l’acrotère et la membrane d’étanchéité. Il se fixe mécaniquement à l’acrotère.
Ces deux systèmes permettent d’assurer une parfaite étanchéité au droit de l’acrotère. Leur mise en œuvre doit être réalisée avec le plus grand soin par un professionnel qualifié.
Combien coûte un acrotère ?
Le coût d’un acrotère varie en fonction de plusieurs paramètres : les dimensions, les matériaux utilisés, la complexité du chantier, etc. En moyenne, comptez entre 100 et 300 € du mètre linéaire pour un acrotère classique en agglos de béton enduit. Voici une estimation des principaux postes de dépenses :
- Matériaux (agglos, béton, enduit, etc.) : 50 à 150 €/ml
- Main d’œuvre maçonnerie : 50 à 100 €/ml
- Étanchéité (bande de solin ou couvertine) : 30 à 80 €/ml
- Isolation (en option) : 20 à 50 €/ml
- Garde-corps (en option) : 100 à 300 €/ml
N’hésitez pas à demander plusieurs devis à des professionnels pour comparer les offres en fonction de vos besoins spécifiques.
Entretien d’un acrotère
Bien qu’un acrotère soit un ouvrage relativement simple, un minimum d’entretien est nécessaire pour assurer sa pérennité :
- Vérifiez régulièrement l’état de l’étanchéité (solin, couvertine) et rescellez si nécessaire
- Inspectez l’acrotère à la recherche de fissures dans la maçonnerie ou l’enduit et réparez-les rapidement
- Nettoyez l’acrotère lors de l’entretien de la toiture pour éviter l’accumulation de salissures
- Contrôlez les fixations du garde-corps si présent et resserrez les éléments desserrés
Un entretien annuel suffit généralement pour un acrotère en bon état. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel en cas de désordre important.
Vous savez désormais tout sur les acrotères de toiture ! N’hésitez pas à nous faire part de vos questions ou commentaires dans la section dédiée ci-dessous.