Qu’est-ce que le Bonus Réparation ? Fonctionnement, montants et conditions d’éligibilité expliqués

Votre lave-linge rend l’âme un matin, et vous voilà face à un choix que nous connaissons tous : racheter neuf ou tenter la réparation ? Soyons francs, combien de fois avons-nous opté pour la facilité du remplacement, convaincus que réparer coûterait trop cher, prendrait trop de temps ? Cette habitude du jetable nous coûte pourtant une fortune, sans parler de son impact environnemental. Depuis 2022, le Bonus Réparation change la donne. Il s’agit d’une aide financière directe qui vient alléger votre facture chez le réparateur, transformant l’équation économique en faveur de la réparation. Un dispositif méconnu, sous-utilisé, qui mérite qu’on s’y attarde sérieusement.

Le Bonus Réparation, un coup de pouce financier immédiat sur votre facture

Contrairement aux aides classiques qui impliquent des démarches administratives interminables, le Bonus Réparation fonctionne sur un principe simple : vous ne payez que le montant réduit, directement. Pas d’avance de frais, pas de formulaire à remplir, pas de remboursement à attendre pendant des semaines. Le réparateur applique la remise lors de votre passage en caisse, et c’est lui qui se fait ensuite rembourser par les éco-organismes Ecosystem et Ecologic sous quinze jours maximum.

L’objectif gouvernemental derrière ce dispositif est ambitieux : augmenter de 20% le nombre d’appareils réparés chaque année sur le territoire. Depuis son lancement, plus d’un million de réparations ont bénéficié du bonus, avec un taux de satisfaction client qui atteint 4,7 sur 5. Ce n’est pas un gadget, c’est une vraie politique publique qui vise à réduire nos déchets électroniques tout en redonnant du souffle aux artisans réparateurs locaux. Vous y gagnez financièrement, l’environnement aussi, et les professionnels de proximité retrouvent une activité viable.

Quels appareils peuvent bénéficier du dispositif ?

La liste des équipements éligibles s’est considérablement élargie depuis le lancement du dispositif. Initialement centrée sur le gros électroménager, elle couvre désormais une palette impressionnante de produits du quotidien. Le bonus s’applique donc sur une gamme bien plus large que vous ne l’imaginez.

Voici les principales catégories concernées par le dispositif :

• Gros électroménager : lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, congélateur, sèche-linge, cuisinière, four encastrable, hotte aspirante
  
• Petit électroménager : aspirateur (balai, robot, traîneau), cafetière automatique ou à capsule, centrale vapeur, fer à repasser, robot pâtissier, micro-ondes
  
• Équipements informatiques : ordinateur portable, ordinateur fixe, tablette, imprimante, scanner, moniteur – notamment pour la réparation informatique qui bénéficie d’un bonus allant jusqu’à 50 euros
  
• Téléphonie et image : smartphone, téléviseur, vidéoprojecteur, appareil photo numérique, chaîne hi-fi, enceinte connectée
  
• Outillage et mobilité : perceuse, taille-haie électrique, tondeuse à gazon, trottinette électrique, vélo à assistance électrique, gyroroue
  
• Loisirs et autres : console de jeu, drone, instrument de musique, machine à coudre, équipements de sport (tapis de course, vélo d’appartement)
  

Chaque année apporte son lot de nouveautés. En janvier 2025, de nouveaux appareils ont intégré le dispositif, preuve que le périmètre continue d’évoluer selon les usages et les besoins identifiés.

Les montants accordés selon le type d’équipement

Le barème 2025 du Bonus Réparation est structuré selon la complexité et le coût moyen des interventions. Les montants varient de 15 à 60 euros selon la catégorie d’appareil, ce qui représente généralement entre 20% et 50% du prix total de la réparation. Un seuil minimum de réparation est fixé à 15 euros pour activer le bonus, ce qui exclut les toutes petites interventions.

Catégorie d’appareil	Montant du bonus	Seuil de déclenchement
Lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge	50 €	Standard
Téléviseur	60 €	Standard
Ordinateur portable, ordinateur fixe	50 €	150 €
Tablette	25 €	Standard
Smartphone	25 €	Standard
Aspirateur	40 €	Standard
Réfrigérateur, congélateur, plaque de cuisson	25 €	Standard
Vidéoprojecteur, moniteur	30 €	100 € (moniteur)
Machine à café automatique, robot chauffant	25-30 €	Standard
Console de jeu	20 €	Standard
Petit électroménager (fer, bouilloire, grille-pain)	15 €	Standard
Outillage électroportatif	20 €	Standard
Vélo à assistance électrique	15-30 €	65 € ou 120 €

Notons que certains équipements nécessitent un seuil de déclenchement plus élevé. Pour un ordinateur portable, la facture doit atteindre au minimum 150 euros avant que le bonus ne s’applique, contre 180 euros auparavant. Ce seuil a été abaissé début 2024 pour tenir compte de la réalité des coûts de réparation informatique. L’équation devient rapidement favorable : sur une réparation à 200 euros, le bonus de 50 euros représente un quart du montant total, ce qui change radicalement la décision entre réparer et remplacer.

Les critères d’éligibilité à respecter absolument

Pour bénéficier du Bonus Réparation, votre appareil doit remplir plusieurs conditions cumulatives. Première règle : il doit être hors garantie, qu’il s’agisse de la garantie légale de conformité (deux ans), de la garantie commerciale du fabricant ou même d’une extension de garantie souscrite en magasin. Si votre appareil est encore couvert, c’est vers votre vendeur ou le service après-vente qu’il faut vous tourner, pas vers le Bonus Réparation.

Autre condition incontournable : l’appareil ne doit pas être couvert par une assurance dommage. Si vous avez souscrit une protection contre la casse ou la panne, c’est votre assureur qui prend en charge, pas le dispositif public. Vous devez être un particulier, pas une entreprise ou un professionnel. Le bonus vise les ménages, pas les parcs de matériel professionnel. L’appareil doit posséder une plaque signalétique lisible ou un numéro d’identification comme l’IMEI pour les smartphones, preuve de sa traçabilité et de sa conformité. Les contrefaçons ou appareils issus de recel sont automatiquement exclus.

L’ancienneté de l’appareil n’est pas un critère bloquant en soi. Même si votre machine a dix ans, vous pouvez obtenir le bonus tant qu’elle reste techniquement réparable. Cette souplesse est bienvenue, car elle évite une discrimination absurde entre un appareil de trois ans et un autre de cinq ans, alors que le second a peut-être simplement mieux vieilli.

Pannes couvertes et exclusions du dispositif

Le Bonus Réparation couvre un large spectre de pannes, mais pas tout. Toutes les défaillances techniques qui empêchent le fonctionnement normal de l’appareil entrent dans le périmètre : carte électronique défectueuse, moteur grillé, problème de chauffe, panne de compresseur. Depuis janvier 2024, les casses d’écran de smartphone sont prises en charge, une avancée majeure quand on sait que c’est l’une des pannes les plus fréquentes. Cette couverture s’étend désormais aux écrans de télévision et d’ordinateur.

Les casses fonctionnelles sont concernées : le hublot de votre machine à laver qui se fissure, la poignée de porte du réfrigérateur qui casse, la vitre de votre plaque vitrocéramique qui éclate. Le remplacement des batteries inamovibles, celles qui sont soudées ou collées à l’appareil, entre aussi dans le cadre du bonus, ce qui inclut les smartphones, ordinateurs portables, aspirateurs sans fil ou tondeuses électriques. Même la réparation de l’enrouleur d’un aspirateur ou du câble d’alimentation fixe d’un sèche-cheveux est éligible.

Maintenant, voyons ce qui reste à votre charge. Le dispositif exclut les interventions suivantes :

• Les dommages purement esthétiques qui n’affectent pas le fonctionnement : une rayure sur la carrosserie, un éclat de peinture, une petite bosse
  
• Les pannes causées par l’environnement d’utilisation : un défaut électrique sur votre installation domestique, un problème d’évacuation d’eau dû à votre plomberie, une mauvaise installation initiale
  
• Le remplacement des consommables et accessoires : filtres, sacs d’aspirateur, batteries amovibles que vous pouvez changer vous-même
  
• Les opérations de maintenance logicielle : mise à jour du système, réinstallation de programmes, résolution de bugs logiciels
  

Nous trouvons cette logique plutôt cohérente. Le bonus cible les vraies pannes matérielles, celles qui nécessitent une intervention technique qualifiée, pas l’entretien courant ou les problèmes liés à un mauvais usage. Cela permet de concentrer les ressources là où elles ont le plus d’impact sur la décision de réparer plutôt que jeter.

Trouver un réparateur labellisé QualiRépar

Attention, voici la règle absolue : seuls les réparateurs labellisés QualiRépar peuvent vous faire bénéficier du Bonus Réparation. Pas de label, pas de bonus, même si le professionnel est compétent et honnête. Ce label, attribué par des organismes certificateurs indépendants après un audit rigoureux, garantit un savoir-faire technique, une garantie commerciale d’au moins trois mois sur la réparation effectuée, et l’utilisation de pièces conformes aux normes.

Le réseau compte aujourd’hui plus de 6 500 points de réparation labellisés sur l’ensemble du territoire français. Vous les trouverez facilement via l’annuaire en ligne sur le site Ecosystem ou Label QualiRépar, avec une recherche par code postal et type d’appareil. Le réparateur applique directement la réduction grâce à son conventionnement avec les éco-organismes, qui le remboursent sous quinze jours. Vous n’avez aucune démarche à effectuer de votre côté.

Faire appel à ces professionnels labellisés, c’est soutenir un tissu d’artisans locaux qui font face à la concurrence du neuf et du jetable. Ces réparateurs incarnent une forme de résistance face à l’obsolescence programmée et à la culture du remplacement systématique. Alors la prochaine fois que votre appareil flanche, avant de foncer au magasin, cherchez un QualiRépar près de chez vous : votre portefeuille et la planète vous remercieront.